Le Pen et l'économie ....
Une page surprenante des Echos nous propose le détail du programme « Le Pen » pour 2007 et une interview dudit personnage. C’est dans les Echos du 23 et 24 février, page 2, difficile à louper.
Ce qui est surprenant est bien que les Echos y consacrent une page, qui plus est la deuxième du journal. Généralement, le discours de Le Pen est soit tellement connu, soit tellement simpliste, qu’il n’est pas nécessaire de l’expliquer.
Personnellement, d’un point de vue programme présidentiel, j’en étais resté au retour au franc, à la sortie de l’Europe, à la France aux français et à Jeanne d’Arc premier ministre. Soit j’avais mal compris, soit ça à beaucoup changé, étant donné que les Echos prennent la peine d’expliquer le bazar en faisant même une longue interview ….
Là où ça va encore beaucoup plus loin, c’est quand le journal détaille les mesures « économiques » du programme. J’ai bien dit économique. Je veux bien que ça soit la mode et que tout le monde se mette à tout chiffrer, mais quand même.
Ce qui devient pernicieux et certainement dangereux, c’est que le discours de Le Pen se banalise. D’un côté, le personnage a levé le pied sur les algarades verbales et les dérapages sémantiques : il apparaît de fait politiquement parlant plus « présentable ». De l’autre, il est de plus en plus présenté par les médias comme un candidat parmi les autres, avec ses idées qui se défendent. Je trouve l’inflexion notoire.
Le Pen chiffre donc son programme à l’instar de la plupart des candidats actuels. Quoi que nettement plus audacieux que les autres candidats : 90 milliards de dépenses contre 91 milliards de financement, tout en ne rentrant pas trop dans les détails et en continuant à dire qu’il y a trop d’étrangers.
La conclusion de l’article pointe tout à fait ce que cette immixtion discrète dans la campagne pourrait augurer. Il est actuellement crédité de 10 à 14% d’intentions de vote dans les sondages. Or, il est bien connu que beaucoup de gens n’affichent pas ouvertement qu’ils votent Le Pen alors qu’ils le font. En 2002, il était crédité de 8 à 10%. Le 21 avril au soir, il obtenait 16,86%.