Sarkozy : après la classe américaine, la classe rhétorique ....

Le passage remarqué et largement commenté du Colonel Kadhafi à Paris m'amène à faire à mon tour quelques remarques.
Il semblerait que nous assistions au retour triomphal d'une phase de bonne grosse realpolitik à l'ancienne. Le soutien plus ou moins affiché à un dirigeant peu respectable sous bien des aspects se trouve imparablement justifié par des contrats se chiffrant en dizaines de milliards d'euros, immédiatement traduits en terme d'emplois en France et de réduction du déficit commercial.
Plus que de la realpolitik, ça serait presque de la realpolitik assumée. S'il n'y avait pas eu quelques grands discours humanistes et empreints de valeurs universelles telles que les droits de l'homme en ce début d'année. Je cite : "Je ne crois pas à la « realpolitik » qui fait renoncer à ses valeurs sans gagner des contrats". Quelle envolée lyrique fallacieuse. Et si, elle fait gagner des contrats.
Je veux par là désigner le "j'ai changé", discours d'investiture UMP en janvier ainsi que quelques discours présidentiels de mai 2007. De mémoire, je me rappelle de l'excellent "nous allons sauver l'Afrique de l'excision" et, du même acabit "je ne veux être le complice d'aucun dictateur ". Et j'en passe.
Pour le very best of Realpolitik de ces derniers mois :
Je veux par là désigner le "j'ai changé", discours d'investiture UMP en janvier ainsi que quelques discours présidentiels de mai 2007. De mémoire, je me rappelle de l'excellent "nous allons sauver l'Afrique de l'excision" et, du même acabit "je ne veux être le complice d'aucun dictateur ". Et j'en passe.
Pour le very best of Realpolitik de ces derniers mois :
- Lors du passage en Chine, un petit tacle à Taïwan, passé relativement inaperçu, qu'Hu Jintao a commenté en direct (20 milliards de contrats).
- "Bravo Vladimir pour ces élections que tu as brillamment gagnées" (pas de contrats, il s'est fait avoir).
- "Viens avec ta tente Mouammar" suivi de "prend quelques jours Rama, tu m'as l'air fatiguée" (10 milliards de contrats, peut mieux faire).
L'idée n'est pas ici de fustiger la realpolitik comme concept. L'art délicat de ne pas trop transiger sur ces principes tout en faisant le nécessaire pour son Etat et son camp lorsque l'on est un dirigeant est bien plus compliqué à analyser que "valeurs = bien, toujours" et "dictateur = paria" pour les humanistes et l'inverse pour les realpolitikeurs.
C'est le grand-écart, le gouffre, qui sépare les discours d'intronisation de Sarkozy et les faits actuellement, à l'instar du discours sur la méritocratie. Sarkozy se voyait mettre un terme au népotisme institutionnel et nos meilleurs spécialistes cherchent encore les compétences et talents de Rachida Dati qui permettraient de justifier le traitement de faveur dont elle jouit au sein du gouvernement. Passons.
J'ai du mal à comprendre la stratégie politique de Sarkozy, qui consiste à annoncer la fin de la méchante realpolitik tout en y revenant en klaxonnant debout sur un tabouret. Soit je ne comprends pas, soit il faut que j'ajoute une dose de cynisme au personne qui nous prend manifestement pour des boeufs atrophiés amnésiques. Se disant que quand bien même quelques guignols pointeraient cette incohérence (inconsistance ?) manifeste, elle sera bien vite oubliée de l'ensemble de français, à qui "eh oh, 10 milliards !" suffira pour toute explication ....
C'est le grand-écart, le gouffre, qui sépare les discours d'intronisation de Sarkozy et les faits actuellement, à l'instar du discours sur la méritocratie. Sarkozy se voyait mettre un terme au népotisme institutionnel et nos meilleurs spécialistes cherchent encore les compétences et talents de Rachida Dati qui permettraient de justifier le traitement de faveur dont elle jouit au sein du gouvernement. Passons.
J'ai du mal à comprendre la stratégie politique de Sarkozy, qui consiste à annoncer la fin de la méchante realpolitik tout en y revenant en klaxonnant debout sur un tabouret. Soit je ne comprends pas, soit il faut que j'ajoute une dose de cynisme au personne qui nous prend manifestement pour des boeufs atrophiés amnésiques. Se disant que quand bien même quelques guignols pointeraient cette incohérence (inconsistance ?) manifeste, elle sera bien vite oubliée de l'ensemble de français, à qui "eh oh, 10 milliards !" suffira pour toute explication ....