Quelle sera la prochaine vente de l’Etat pour mystifier les comptes ? (et la France …)

Publié le par Marc


Notre gouvernement actuel se targue régulièrement d’avoir assaini les finances publiques sur la fin du mandat Chirac. Des velléités de pointes de triomphalisme se font en ce moment sentir, par exemple quand on enregistre d’inopinés revenus fiscaux de fin d’année (trouvés sous le sapin de Noël) ou quand la dette baisse pour la première fois depuis longtemps. J’ai encore un peu de mal à partager cet optimisme supposément contagieux.

 

Philippe Seguin, meneur de jeu de la Cour des compte (plus précisément, premier président) a également cherché à tempérer les ardeurs verbales du gouvernement dans son récent rapport, dont les Echos ont fourni une version édulcorée les 9 et 10 février 2007 : « Dette, déficits : l’avertissement de la Cour des comptes au prochain président ».

 

Il a reconnu une amélioration récente de la gestion budgétaire, que l’on peut notamment voir dans la réduction de la dette publique de 66,6% à 64,6% entre 2005 et 2006. Au lieu de se focaliser sur les chiffres eux-mêmes, il me semble important de voir ce qu’ils signifient (ou cachent).

 

Une phrase un tout petit peu plus loin dans l’article apporte un éclairage tout à fait intéressant sur les chiffres : le signal positif (le désendettement donc) s’explique par « des cessions d’actifs public et une diminution de l’en-cours de trésorerie de l’Etat ». Ca me rappelle la privatisation des autoroutes ou la vente intempestive de bâtiments de l’Etat pendant les soldes. On donne l’impression d’avoir des comptes sains mais on n’a bientôt plus munitions en stock.

 

En gros, si on résume, ça serait l’équivalent d’un couple qui finit tous les mois à découvert parce qu’il va manger au restaurant tous les soirs et qui trouve comme solution la vente de son armoire Louis XVI le premier mois, la vente de sa voiture le deuxième mois, la liquidation de ses nains de jardin le 3ème puis la vente sur ebay de  sa collection de « Paris Match » de 1972 à nos jours le 4ème. Le tout en parallèle du siphonage de son livret A de chez l’écureuil et du ponctionnement intempestif dans le plan épargne logement conjugal.


Le problème réel est le déficit de « fonctionnement » de l’Etat, qui ne pourra pas être maintenu indéfiniment par des ventes scandaleuses et des pochettes surprises fiscales. La dette n’a au final pas baissé à un moment où le papy boom va nous rétamer les comptes des caisses de retraites. A quand de vraies mesures pour faire en sorte que nos impôts n’aillent plus aux banques en remboursement des intérêts d’une dette bientôt ingérable ?


Publié dans Dette de la France

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