Nicolas Sarkozy sentourerait-il de conseillers intelligents ?
J’ai lu récemment que M Henri Guaino était le nouvel homme clé de la campagne de Sarko, embusqué en coulisse, mais surtout rédacteur de ses discours, notamment des derniers ayant une touche quasi prolétaire, sur le point de relancer la révolution avec Arlette, en bleu de travail et en mobylette.
Avant de le voir apparaître comme rédacteur intime de Sarkozy, j’avais déjà vu passer son nom quelque part, sans trop me rappeler où. Les Echos m’ont rafraîchi la mémoire.
M Guaino s’exprime donc parfois dans les Echos, notamment dans la double page finale, espace régulièrement fécond en opinions et prises de positions intéressantes. On y trouve souvent de très belles choses dont, entre autres, une chronique d’Henri Guaino de la semaine dernière (13 février 2007). De manière totalement folle, le billet frôlera aujourd'hui les théories économiques, mais une fois n’est pas coutume et n’est à l’évidence pas nocif.
Le thème : le capitalisme et la morale. L’auteur commence par citer Adam Smith. C’est effectivement un bon choix. Toute personne parlant d’économie et qui veut être prise au sérieux se doit de citer en premier Adam Smith, c’est culturel, c’est une tradition. Respectons.
Ensuite arrive son idée : si les inégalités sont en pleine phase d’augmentation actuellement, par l’effet d’un capitalisme débridé aggravé par la mondialisation, c’est parce que le capitalisme manque de moral, non parce que le capitalisme est intrinsèquement mauvais. S’appuyant sur le constat que les classes moyennes américaines commencent à tourner le dos à la mondialisation parce qu’elles voient les inégalités se creuser en leur défaveur, il arrive à la conclusion que la survie de notre système économique dépendra de la capacité de tous à comprendre l’absolue nécessité de respecter des règles morales dans sa participation à la machine capitaliste, afin d’éviter que les inégalités explosent de manière inacceptable.
La gauche fustige régulièrement, à juste titre, les excès du capitalisme, notamment quand des entreprises affichent des profits records en parallèle de licenciement massifs. Il y a heureusement le cas plus positif où les entreprises font d’importants profits en créant de la richesse et des emplois, quand la "morale" dont M Guaino parle est effectivement respectée. En revanche, spéculateurs et rentiers gagent parfois plus que des entrepreneurs, qui prennent des risques, ou que des travailleurs acharnés. Là réside le problème. Dans ce cas là le capitalisme va à l’encontre « des valeurs qui le fondent » : si j’ai bien suivi, le travail et la prise de risque …
Je trouve cette analyse très juste et très actuelle. Si mon résumé s’avère obscure pour les courageux qui ont continué à lire après que j’ai annoncé le « thème », allez jeter un coup d’œil à l’original de Guaino (Les Echos du 13 février 2007) : il en vaut le détour …