Le marché et l'écologie : aille ….

Publié le par Marc


 


L’Economie de marché est un concept certes très utile. Malgré certains défauts indéniables, il ne semble pas pour l’heure substituable par un quelconque autre système économique (jusqu’à nouvel ordre). Cependant (là vient la transition subtile), même les plus acharnés du concept reconnaissent qu’il n’est pas possible, surtout pas souhaitable, de l’appliquer à tous les domaines. Il y en a un où l’interaction s’avère à chaque fois désastreuse : l’écologie.

 


En effet, la prise de conscience des contraintes écologiques dans notre développement économique vise à faire en sorte que la planète soit toujours habitable dans quelque siècle, possiblement au détriment d’une efficacité économique à court terme. Entre la survie de l’espèce humaine et le taux de croissance annuel, chacun peut choisir ce qui lui paraît le plus important.

 

Pour en finir avec l’énonciation zélée de principes flous, un petit exemple concret : une enquête du Los Angeles Times reprise dans le Courrier International du 1er février : « Les étranges placements de la Fondation Gates ». Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, Bill Gates en a eu marre de l’informatique et d’être riche : il se consacre donc désormais à sauver l’Afrique.

 

La Fondation a crée un fond d’investissement financier voué à s’autofinancer pour financer par la suite des projets humanitaires. Il investit donc dans différentes sociétés, notamment des sociétés énergétiques en Afrique, dont l’utilité sanitaire est à juste titre mise en doute dans cet article.

 

Voici donc le véritable scandale écologique : alors que le monde entier commence à prendre conscience du danger des émissions de gaz à effet de serre et du réchauffement de la planète, des sociétés pétrolières en Afrique, dans cet article au Nigeria, brûlent chaque jour 28 millions de mètres cubes de gaz (donc gaspillage sauvage, émission de gaz à effet de serre, pollution locale). Pour quelle raison ? Parce que le brûler revient moins cher que de le récupérer et le commercialiser !

 

En gros, les opérations (rentables elles) de l’entreprise l’amènent à libérer de manière collatérale du gaz naturel. Plutôt que de le récupérer, il revient moins cher de le brûler en permanence. Et certains pays n’ont pas un système politique suffisamment fort pour contraindre les entreprises à ne pas le brûler mais à le récupérer, indépendamment de toute considération financière. Une fois de plus, la planète ou la rentabilité économique, il faut choisir.

 

Je trouve profondément choquant que pour des raisons purement économiques, les entreprises soient prêtes à faire réellement n’importe quoi d’un point de vue écologique. Encore plus choquant qu'on les laisse faire. Alors dans les bonnes résolutions de Paris de la semaine dernière pour faire la chasse au CO2, il serait urgent de faire en sorte que les compagnies pétrolières arrêtent de brûler les hydrocarbures qu’elles jugent « non rentables » …


Publié dans Ecologie

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L
TU as raison!  <br />  <br /> www.myspace.com/lekaduk<br /> Bravo
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